Non, je ne suis pas retenu dans une geôle Chinoise! Je suis encore en vie!

J'ai donc traversé le Pacifique! Après une halte de sept heures à Séoul, je prenais alors mon second vol, direction Pékin. Je comptais profiter de ma Corée-spondance (héhé) pour participer à l'une des visites gratuites de Séoul, qui étaient organisées au départ de l'aéroport. Malheureusement je suis arrivé trop tard pour y participer.

J'arrivais donc à Pékin vers une heure du matin, un peu sonné par le décalage. Mon ami Pierre devait arriver de Paris, vers 15h le même jour. Je patientais donc dans le terminal. En tentant de me connecter à ma boîte mail, je me souvenais alors que de nombreux sites étaient bloqués dans le pays. Pas moyen d'avoir accès aux mails, aux plans, google... Mine de rien c'est là que je me suis rendu compte que j'étais assez dépendant de ces outils durant mon voyage, qui me simplifiaient grandement la vie!

Pierre arrivait ensuite à l'heure prévu, cela fait toujours aussi plaisir de revoir une tête connue après quelques mois! Nous prenions alors le métro vers le centre de Pékin tout en discutant. Au moment de sortir de la rame, il faut se frayer un passage dans la masse pour pouvoir sortir, encombrés encore plus par nos sacs de voyage. Je me retournais alors pour voir Pierre sortir à son tour, et réalisais que je me sens plus léger que d'habitude... Surprise! Plus de portefeuille dans ma poche. J'avais quitté l'aéroport depuis à peine une heure, on peut dire que ça commençait assez fort! Je confirme que ce n'est vraiment pas une situation confortable de réaliser que l'on n'a plus de carte de crédit dans un pays où peu de personnes parlent anglais... Pour couronner le tout, en essayant de retirer du liquide, Pierre vit sa carte se faire confisquer par un distributeur automatique et dans l'impossibilité de la récupérer... Non vraiment, parfois le destin veut juste nous rendre la vie impossible!

Mais ce n'etait pas une raison pour désespérer! Des solutions existent, je ne suis donc pas bloqué dans mon voyage que je compte poursuivre jusqu'au bout, contre vents et marées! Passé le moment de digérer ce petit coup du sort, Pierre et moi avons alors commencé notre visite de Pékin et de ses alentours. La Chine mérite un voyage à elle seule! Bien sûr la communication est parfois difficile, et quelques aléas peuvent survenir. Mais le dépaysement est total! Nous avons pu voir par nous mêmes certains lieux célèbres mondialement, la cité interdite, la place Tiananmen, les différents temples et les quartiers de la ville. Mais personnellement, mon moment préféré ici, restera la marche sur la grande muraille. Nous avons fait le choix de nous éloigner un peu de Pékin pour justement trouver une portion du mur en l'état et beaucoup moins fréquentée. Ce fut un choix judicieux, et un souvenir impérissable.

Je pense que cela se comprend facilement, la nourriture fait aussi partie des raisons qui m'ont poussé à voyager. J'adore le fait de découvrir de nouveau plats, de tester ce qui peut sembler étrange et de choisir au hasard ce que je ne connais pas. La Chine ne nous a pas déçu du tout à ce niveau là! En bonne comme en mauvaise surprise d'ailleurs. De manière générale la cuisine chinoise est tout de même excellente. Le choix fut parfois difficile, vu le nombre de plats proposés dans tous les petits restaurants et par les vendeurs ambulants. On retrouvait un très grand assortiment de soupes aux nouilles, de raviolis, de brioches fourrées, de brochettes (scorpions, hyppocampe, poulpe...), d'accompagnements divers et variés, ou encore de petits gâteaux. Bref le bonheur.

Enfin, nous avons vraiment apprécié les échanges que nous avons eu au fur et à mesure de notre voyage. À Pékin les gens semblaient moins surpris de notre présence, probablement car ils voient passer beaucoup de touristes. Mais une fois la capitale derrière nous, les réactions étaient beaucoup plus amusantes. J'imagine que cela vient du fait que très peu d'occidentaux passent par ici, de très nombreuses personnes tenaient à se faire prendre en photo avec nous, quitte même à nous mettre les enfants dans les bras pour immortaliser le souvenir. C'était assez curieux également de sentir les gens nous suivre des yeux dans la rue, les enfants nous montrer du doigt ou essayer de prendre discrètement une photo de nous, un peu comme si nous nous étions forcément trompé d'endroit en passant dans certaines villes.

Les villes, parlons-en! Nous quittions Pékin après cinq jours, en prenant un bus pour Shijiazhuang, probablement payé beaucoup trop cher. C'est le jeu, avec nos têtes nous ne pouvions passer inaperçu et il y a toujours des petits malins pour profiter du fait que vous ne parlez pas un mot de la langue locale. Quelques heures plus tard, nous arrivions donc dans la ville, à la recherche d'une auberge. En vagabondant dans la rue, un garçon d'une vingtaine d'année nous demandait en anglais où nous souhaitions aller. C'est en soit un miracle de rencontrer quelqu'un qui parle anglais et qui vous aborde spontanément, c'est encore plus incroyable lorsque l'on sait que Chao (c'est son nom) a tenu à nous guider dans la ville, par simple envie d'aider deux étrangers. En soit la ville est moche, il n'y a pas d'autre mot. Comme pour la muraille, il faut s'éloigner un peu pour découvrir les lieux qui en vaillent la peine. Dans ce cas précis, il s'agissait d'un temple bouddhiste, construit en hauteur sur des falaises.

Nous avons donc quitté rapidement les lieux pour rejoindre Pingyao dont la réputation n'est apparemment plus à faire. La ville est restée telle qu'elle était il y a six siècles de cela. En effet, après avoir franchi les murailles de la cité, nous avions la sensation de nous retrouver transporté dans le temps. L'effet aurait été total, si les rues n'étaient pas envahies par la foule, des commerces et des minibus à touriste, fonçant dans les rues en klaxonnant à tout va. C'est dans cette ambiance un peu particulière que nous avons passé deux jours à décompresser un peu, avant de prendre le train pour la ville de Xi'an.

Xi'an, encore une autre ambiance. La ville est la capitale de la province du Shaanxi. Une ville de douze millions d'habitants, où les gens semblent davantage habitués à la présence des touristes. Ceci, car nombre d'entre eux viennent ici admirer l'armée de guerrier en terre, qui fut découverte non loin de là. On y trouve également un quartier musulman incroyablement vivant et coloré, où il est possible de s'arrêter tous les mètres pour acheter quelque chose à manger. Surtout, il est possible de partir à la découverte du mont Hua Shan, l'une des cinq montagnes sacrées en Chine. Autant dire que nous avons parcouru chacun de ces lieux! Si le quartier musulman ne m'a pas déçu, les guerriers en terre m'ont un peu laissé sur ma faim. Le lieu est pris d'assaut par la foule et il faut vraiment se frayer un chemin parfois pour pouvoir admirer, de loin, les fameuses statues. Enfin concernant la montagne sacré, je parle en mon nom et en celui de Pierre pour dire que nos jambes nous haïssent à présent. Pourquoi, mais pourquoi lorsque quelque chose d'intéressant est à voir, faut-il qu'il se situe en hauteur?! Cependant je dois reconnaître que cela valait vraiment la peine, même si la brume nous a empêché d'en profiter au maximum.

Le lendemain fut donc une journée plus calme, afin de laisser à nos pieds le temps de se reposer. Ce fut également notre ultime jour à deux en Chine. En effet, le soir même, Pierre prenait le train en direction de Pékin, où l'attendait son avion vers Paris. C'est assez étrange, à chaque fois que j'ai dû dire au revoir à quelqu'un durant ce voyage, j'ai eu cette impression de me retrouver un peu perdu et isolé d'un coup. Surtout lorsque tout le monde autour de vous est Chinois et que vous ne pouvez même pas lire une simple enseigne lumineuse. De mon côté je reprenais mon chemin une journée plus tard, en prenant le train pour Hohhot dans le nord du pays. J'enchaînais directement en prenant le premier bus pour Herenhot, à la frontière avec la Mongolie.

J'écris ceci juste après avoir traversé la frontière, preuve que les choses se sont bien passé! J'étais un peu nerveux, car tout se jouait encore sur un aléa. Cette année, les citoyens français n'ont normalement pas besoin de demander de visa pour la Mongolie, pour un séjour de 30 jours maximum. Ça, c'est la théorie, mais est ce que les agents à la frontière entre la Mongolie et la Chine sont au courant de cette règle? J'avais quelques réserves. Quitter la Chine fut plutôt simple, je passais ensuite à l'immigration Mongole. Je patientais dans la file d'attente jusqu'à attendre mon tour. Lorsque vint celui-ci je tenais alors mon passeport. L'agent le regarda, me scruta pour un temps qui me parut durer une éternité, puis, me souhaita bonne journée! C'est dans ces petits moment que je ne peux pas m'empêcher d'être heureux! Je me voyais déjà en train de tenter d'expliquer que je n'avais pas besoin de visa, je suis sûr qu'ils m'auraient trouvé très crédible!

Maintenant la suite! Je suis arrivé assez tôt pour avoir un billet de train de nuit pour Oulan Bator, la capitale. Là aussi après avoir lu différents articles sur internet, j'avais de sérieux doutes quand à la possibilité d'avoir une place le jour même. Je vais pouvoir faire ma demande de visa Russe plus tôt que prévu. Ce n'est pas un mal car il faut en moyenne douze jours pour en obtenir un. Pendant ce temps, je pourrai parcourir le pays en attendant la fin de ces formalités!

Ciao et content de pouvoir accéder de nouveau au blog, j'ai une montagne de photos à ajouter!