Le jour même de mon arrivé à Oulan Bator, je me suis occupé de régler la question du visa pour la Russie. Au final, il faut douze jours ouvrés pour l'obtenir. Ce qui me laisse jusqu'au 20 octobre pour me balader en Mongolie. La capitale peut donner une image faussée du pays. La plus grande partie des mongols y est rassemblée laissant vide le reste du territoire.

Afin d'occuper le temps qui m'était imparti, je décidais de commencer par découvrir la ville, avant de songer à partir en vadrouille dans le pays. Bienvenue dans un monde unique! Oulan Bator, c'est un beau bazar pour résumer. Les mongols sont un peuple nomade à l'origine. L'idée même d'une grande ville devrait sembler incompatible avec leur mode de vie, qui se traduisait à l'origine par dormir sous la yourte, cette grande tente originaire du pays. Ils semblent avoir trouvé la solution. En dehors du centre ville se trouvent les quartiers résidentiels, qui sont en fait constitués de yourtes séparées par des palissades en bois. Toute l'industrie du pays est concentrée ici. Cela se traduit par un épais nuage de pollution qui recouvre la zone, perpétuellement grise. Enfin, si il fallait décrire Oulan Bator, il faudrait évidemment penser à tous les bâtiments d'inspiration soviétique, les temples bouddhistes, les monuments à la gloire du héros national : Genghis Khan, à l'origine du plus grand empire que le monde ait connu. Impossible de ne pas songer également aux vêtements traditionnels, ces grands manteaux en cashemire que les mongoles adorent. Je pense aussi à la langue, qui m'a toujours donné l'impression que tout le monde se dispute dans la rue. À l'écriture, que ce soit en ancien mongol ou en nouveau, qui utilise l'alphabet cyrillique. Enfin un mot sur la cuisine, qui il faut bien le dire n'est pas la première qualité du pays. Sauf si vous aimez le mouton à tous les repas, le lait de jument fermenté, le riz et la vodka.

Passé ce premier jour, je commençais à planifier ce que je voulais faire. Voyager seul semblait un peu compliqué. Pas de voiture, des transports en commun un peu limités, un pays gigantesque, le froid qui fait son apparition... Pour remédier à ce problème, je décidais de me renseigner, afin de trouver d'autres voyageurs avec qui partir en excursion. En passant par une auberge de jeunesse, j'apprenais que trois personnes étaient présentes et souhaitaient se diriger vers le désert de Gobi, dans le sud de la Mongolie. Quelques heures plus tard, je faisais la connaissance de Ludmila, Lucas et Lola, en provenance d'Argentine et du Mexique. Dans la même journée nous organisions tout le parcours que nous allions faire. Le départ se ferait le lendemain matin. Le groupe était rapidement complété par Claudia, de Colombie et par Markus, d'Allemagne. Si il y bien un pays où je ne m'attendais pas à parler espagnol c'était bien la Mongolie!

Nous commençions donc comme prévu notre périple dans les terres Mongoles, à l'aide d'un vieux van appartenant à l'auberge. Durant huit jours, nous avons parcouru les vastes étendues qui s'offraient à nous. Cette semaine fut incroyable! Pourtant lorsque l'on observe des kilomètres de vide, il peut être facile d'en douter. Comment expliquer alors que j'en garde un bon souvenir? Je pense que c'est un tout. Cela vient de ces cinq personnes que j'ai rencontré par hasard et qui se sont révélées être de vrais amis, avec qui j'ai passé des moments géniaux, de l'observation de paysages grandioses, des nuits passées sous les yourtes, de l'hospitalité mongole, du fait que l'on a découvert que notre chauffeur volait dans notre réserve de vodka, des pannes mécaniques à répétition, de l'impossibilité de se doucher pendant huit jours et de toutes ces anecdotes qui nous sont arrivées. On ne fait pas une balade en chameau tous les jours et je crois bien que c'est aussi la première fois que je peux profiter de l'absence de toute pollution lumineuse pour observer des milliers d'étoiles durant la nuit.

Pour parler un peu du désert de Gobi, il ne s'agit pas seulement de dunes de sables à perte de vue. En fait, cette partie ne représente qu'une très petite surface du territoire immense qu'englobe ce désert. Le reste est principalement constitué de terres arrides, de roches. Pour autant, il y a des endroits d'exception à découvrir, qui donnent l'impression de se retrouver sur un autre monde. Tout simplement grandiose. En ce qui concerne les températures, je dois dire que c'est un peu variable. J'ai eu l'impression de geler certains jours et de brûler le lendemain. Les seuls moments où tout concorde, ce sont les nuits qui sont légèrement fraîches.

Pour terminer cette excursion, nous nous sommes ensuite rendu dans la ville de Karakorum, l'ancienne capitale de la Mongolie à l'époque de Genghis Khan. Les murs de la cité sont encore là, ainsi que les différents temples bouddhistes. Le reste n'est malheureusement plus là. La ville a été détruite deux fois au cours de son histoire. Cela semblait être un lieu doté d'une incroyable richesse culturelle. Tout était organisé en quartiers pour accueillir les communautés venant du monde entier, on y trouvait des temples mais aussi des mosquées, des églises. Chaque partie de la ville avait son architecture propre.

C'est donc sur cette visite que nous avons achevé notre expédition. Quelques heures de routes plus tard, nous étions de retour à Oulan Bator. Nous avions tous du temps devant nous avant la poursuite de nos voyages respectifs, que nous avons passé ensemble dans la joie et la bonne humeur. Les autres membres du groupe vont se diriger vers la Chine, j'ai choisi la Sibérie. Il me faut des vêtements chauds!

Ciao!