Здравствуйте товарищи ! ( Zdravstvuyte tovarishchi ) ou bien "Bonjour camarades !", comme vous préférez. Il s'en passe des choses en peu de temps. Me voici de retour avec un nouveau récit, au coeur du plus grand pays du monde, La Russie! Nous sommes le 9 novembre, je suis arrivé à Moscou hier vers 6 heures du matin.

Pour être franc, je suis un peu moins enclin à écrire en ce moment, je profite donc d'un sursaut d'envie pour raconter le plus de choses possibles. La dernière fois je m'étais arrêté au moment où je m'apprêtais à partir pour la Russie, à la recherche de vêtements adaptés. Par chance j'ai trouvé de quoi me vêtir tout au long de mon voyage. Je suis maintenant l'heureux propriétaire d'une paire de gants du Canada, d'une écharpe de Chine, d'un manteau de Mongolie et d'un bonnet de Russie. Merveilleux!

J'ai donc pris le train depuis Oulan Bator en direction du nord pour la ville de Altanbulag. C'est un endroit très connu des mongols pour traverser la frontière Russe. Petite spécificité, il est impossible de passer à pied, ce qui oblige donc à emprunter une voiture. Un commerce s'est donc mis en place tout naturellement pour proposer aux piétons une place dans un véhicule en échange d'une compensation financière. Premier signe du rapprochement avec la Russie, le paiement se fait en roubles. Ainsi débute le passage de frontière, avec la douane mongole d'un côté, un "No man's land" et enfin le poste Russe, avec ses militaires portant la chapka et le portrait de Vladimir Poutine exposé fièrement. Pas de problème particulier à signaler, on m'a juste dit que si je transportais de la drogue, il fallait le dire parce sinon c'est pas bien!

Et me voici à présent en Russie. Combien de clichés ai-je de ce pays en tête? La vodka, Lenine, le froid, le caviar, le communisme, les défilés militaires, les vêtements... Tout cela on le trouve en effet ici, mais c'est également une vision très limitée d'un pays dans lequel il y a beaucoup à découvrir. Ma première destination fut la ville d'Ulan Ude, non loin du lac Baikal. C'est aussi la capital de la république de Bouriatie. Voilà, j'ai déjà appris une chose, qui différencie la Russie de nombreux pays. On parle normalement de la fédération de Russie. A ce titre, cette dernière est constitué de plusieurs "sujets" parmis lesquels 23 Républiques, disposant chacune de son parlement, de sa culture, de ses spécificités. Nous le verrons encore par la suite. Pour revenir à Ulan Ude, la ville abrite la plus grande communauté mongole du pays. Nous sommes ici dans la partie Asiatique du pays. Les habitants ayant des traits occidentaux sont donc minoritaires. J'ai pu découvrir rapidement la ville, qui possède la plus grande tête sculptée de Lenine du monde entre autre, avant d'aller ensuite acheter mon premier billet de train, sur les rails du transsibérien!

Ce moment que je l'avais attendu aussi. Quand j'avais commencé à élaborer mon voyage, il faisait partie des premières choses que je comptais faire. C'est donc non sans émotions que je franchissais le seuil de mon wagon de troisième classe en compagnie d'autres voyageurs Russes. Je comptais faire le trajet de jour pour pouvoir profiter de la vue sur le lac Baikal, mais avec les soucis de compréhension, je me retrouvais avec un train de nuit. Depuis, je tiens à préciser que j'ai appris à lire le cyrillique au cas où, et je savais que lire toutes ces bandes dessinées sur la Russie me servirait un jour! Je ne m'en sort pas trop mal. Pour en revenir au train, chacun dispose de sa couchette, des draps et des matelas sont fournis, il y a des tables et de l'eau chaude. Chacun apporte ensuite sa nourriture et la plupart du temps partage avec ses voisins. L'ambiance est donc très conviviale. On m'avais déconseillé la seconde classe, car il s'agit là de compartiments de quatre personnes, cloisonnés. Il suffit de se retrouver avec trois russes qui ont envie de boire pour que l'expérience soit moins agréable. Bref je ne regrette pas mon choix. D'autant que maintenant, en faisant les comptes, j'ai traversé le pays pour moins de 100 euros de train. Quand on regarde les prix des billets vendus par les agences de voyage, on se dit qu'il y a un petit problème quelque part!

Destination suivante, Irkoutsk et le lac Baikal. Niveau température, cela commence à devenir froid. Pour autant, ce n'est pas encore la Sibérie. La neige commence par contre à faire son apparition et recouvre toute la région. Irkoutsk est une ville dont on peut ressentir le vécu. En témoigne les très nombreux quartiers de vieilles maisons en bois qui sont encore présents. Ce qui m'intéressait dans les parages, c'était la possibilité d'aller voir le lac Baikal. Si j'avais eu le temps je serai allé sur l'île d'Olkhon, la plus grande du lac. Malheureusement le pays est un peu stricte en matière de visa, je ne dispose que de 22 jours. A défaut d'aller sur l'île, je me suis dirigé vers le village de Listvyanka, à 70 kilomètres d'Irkoutsk. Ainsi j'ai pu malgré tout m'approcher du lac sans y consacrer trop de temps.

Le temps, cela reste tout de même le facteur essentiel qui dicte mon parcours en Russie. C'est bien simple, j'ai eu l'impression de sans cesse courir ces dernières semaines. Il ne faut pas oublier de prendre en compte les déplacements. Les deux destinations après Irkoutsk, respectivement Novosibirsk et Ekaterinbourg, ont nécessité trois jours de voyages en train pour parcourir environ 4000 kilomètres, dans la joie et la bonne humeur! Ces deux villes je les ai choisi un peu comme points de ravitaillement. D'abord pour faire des coupures durant le voyage, ensuite car ce sont deux des plus grandes villes de Russie, qu'elles se situent au coeur de la Sibérie, qu'elles font partie de ces villes basées sur le modèle soviétique du temps de l'URSS.

Le fait est qu'avec mon planning, le jour de mon anniversaire est tombé au moment où j'arrivais à Novossibirsk. N'ayant pas grand monde avec qui célébrer cela, je me suis rattrapé à Ekaterinbourg, en étant invité à partager une bouteille de vodka avec des ouvriers du BTP. Je ne sais pas trop quoi retenir de ces deux villes. On y trouve tous les éléments types d'une cité russe. Des églises orthodoxes, des monuments à la gloire de Lenine, qui reste la figure emblématique, des cantines qui servent les plats traditionnels (je vais en parler), des traces de nostalgie envers le parti communiste et l'URSS. Tout cela cohabitant avec le schéma type d'une ville actuelle, un centre ville bourré d'enseignes lumineuses et de panneaux publicitaires, des chaînes de fast food célèbres, des magasins de marques internationales...

Je garde toutefois une préférence pour Ekaterinbourg, qui m'a semblé plus vivante. Après c'est une histoire de goûts et de couleurs. J'en profite pour parler de la nourriture. Même si ce n'est pas encore de la grande cuisine, elle est déjà largement plus élaborée et variée qu'en Mongolie. Avec le froid qui sévit, la cuisine Russe est tournée vers ce qui va tenir chaud et en forme. Les salades à bases de légumes et poissons (harengs, sardines) constituent les entrées. On trouve ensuite les soupes comme le bortsch, puis les plats principaux composés de viande et de céréales, pâtes. Le tout s'accompagne de jus à base de baies la plupart du temps, de thé et de vodka. Autre élément important, de par la grandeur du pays, on trouve des spécialités différentes en fonction de chaque lieu. À Ulan Ude par exemple, certaines recettes semblent venir directement de Mongolie.

C'est également le cas pour Kazan! Voilà une destination incroyable. On pense avoir une vision globale de la Russie et de ce que l'on va y trouver, et c'est à ce moment que l'on atterrit à Kazan! Capitale de la république du Tatarstan, où vivent les tatars, à majorité musulmane, où se côtoient des gens venant de Turquie, de Géorgie ou d'Ouzbékistan. Le plus grand choc de cette traversée du pays tant je ne m'attendais pas à trouver un lieu comme celui là, tout bonnement incroyable. Dans les éléments notables, je retiendrai la présence du kremlin de la république du Tatarstan, de couleur blanche contrastant avec celui se trouvant à Moscou. De nombreuses mosquées sont présentes, la plus célèbre étant celle de Kul Sharif, dans l'enceinte du Kremlin. Kazan reste une ville très attractive. De nombreux touristes, russes également, viennent y découvrir cet endroit et chacun repart avec son chapeau traditionnel vendu dans les boutiques de souvenirs.

Le temps jouant encore contre moi, je prenais le train le lendemain de mon arrivée à Kazan pour me rendre à Moscou. Je reste en tout trois jours dans la capitale avant de terminer par Saint Petersbourg. Je suis directement allé voir la place rouge, le Kremlin et la cathédrale Saint Basile, la plus célèbre du pays. J'ai également fait un tour du côté du théâtre Bolchoi et vu la momie de Lenine, exposée dans son mausolée.

Je ne pense pas avoir oublié grand chose dans mon récit. Je reste étonné par ce que je découvre du pays et de son organisation. Un souvenir me reviens en tête, lorsque j'ai été invité à partagé une bouteille de vodka avec les ouvriers russes, on m'a demandé ce que je pensais de Poutine, de la situation en Crimée et en Syrie. Voilà, je vous laisse imaginer ce que vous auriez répondu à ce moment...

Ciao!