Me voici arrivé à Carthagène, qui sera ma dernière étape en Amérique du Sud. Après mon passage dans les plantations de café, je me suis dirigé vers Bogotá puis Medellín. Globalement les deux villes m'ont laissé une bonne impression. Je garde tout de même une petite préférence pour Medellín.

Bogotá de par son statut de capitale est bien évidemment une ville imposante. En soit cela me rappelle un petit peu Lima par le gigantisme, mais en beaucoup mieux organisé! On y trouve de grandes artères piétonnes très agréables à arpenter. Ces dernières sont remplies de vendeurs ambulants, qui proposent un peu de tout. Cela va de la nourriture avec les salades de fruits ou les buñuelos (le truc le plus gras au monde: une boule composée de pâte de maïs avec du fromage et fri dans l’huile...), en passant par les vêtements en tout genre et sans oublier le café servi dans des petits gobelets. Un individu louche m’a même proposé d’acheter des émeraudes qu'il trimballait dans un petit sachet. Vu mon niveau d'expertise dans ce domaine, cela aurait été du verre de bouteille, je n'aurai pas fait la différence.

Bogotá c'est aussi la place Simon Bolivar, un individu célèbre dans toute l’Amérique du Sud pour avoir aidé de nombreux pays à obtenir leur indépendance vis-à-vis de l’Espagne. La place est squatté par des milliers de pigeons. C’est également son musée de l’or, super intéressant, qui revient sur l'utilisation et la symbolique de l'or dans les différentes civilisations précolombiennes. C'est aussi son palais présidentiel, fortement protégé. C'est bien simple, toutes les rues alentours sont soumises à des check points, où tous les sacs à dos sont fouillés. Les trottoirs du côté du palais sont réservés à la garde, interdiction d’y marcher. Les militaires sont de toutes façon présents en grand nombre dans toutes les villes d'après ce que j'en ai vu. Cela me paraissait même quelques peu excessif, mais la dernière attaque des FARC il y a quelques jours rappelle que tout n'est pas rose dans le pays.

Après Bogotá, cap sur Medellín! La seule chose que je savais de la ville, c'est qu'elle fut il y a plus de 20 ans, célèbre pour son cartel de la drogue dirigé d'une main de fer par Pablo Escobar. Probablement l'une des villes du pays qu’appréhendent le plus les voyageurs à mon avis. De très grands efforts ont été faits pour rendre la ville attractif et cela se voit. Par ailleurs, il y fait plus chaud que dans la capitale ( en ce moment c'est la saison des pluies en Colombie, ça n'arrange pas les choses). Il y a plusieurs lieux qui valent la peine d'être vu et l'on ne se sent pas en danger en se promenant dans les rues.

On y trouve tout d'abord une importante collection d’oeuvre d'art, offertes par Fernando Botero à la ville, dont il est originaire. Ce que je retiens de lui, c'est qu'il semble avoir une passion pour les rondeurs. De très nombreux parcs et jardins sont présents dans toute la ville et un funiculaire permet même de prendre de la hauteur pour une vue impressionnante de la cité.

Je disais tout à l'heure que tout n'était pas rose dans le pays. En dehors des problèmes avec les rebelles, le second mal dont souffre le pays reste malgré tout la drogue. Je reste marqué par le nombre de personnes que j'ai croisé affalées sur les trottoirs, maigres au possibles, les yeux rouges exorbités.

Après cette petite parenthèse super joyeuse, changeons de sujet! Me voici à présent à Carthagène. Première impression, c'est beau! Par certains aspects cela me rappelle un peu Valparaiso avec toutes ses maisons colorées. Il s'agit d'une ancienne ville coloniale, ce que l'on remarque tout de suite de par son architecture. Je compte y rester deux ou trois jours avant de passer à la prochaine étape de mon voyage, la traversée au Panamá.

Voici la situation. Entre la Colombie et le Panamá, aucune route ne lie les deux pays. Techniquement il est très difficile de passer par la voie terrestre, car cela signifie passer par la jungle par ses propres moyens, tout en évitant les narcotrafiquants présents un peu partout. Deux solutions sont alors possibles. Soit prendre l'avion depuis Bogotá et rejoindre Panamá City directement. Soit effectuer un parcours un peu plus aventureux en bateau. Je penche pour la seconde solution qui semble sympathique.

Mon but sera donc de rejoindre le port de Turbo en bus, afin de prendre un premier bateau qui m’emmènera à un petit village tout proche de la frontière. De là, il me faudra en prendre un second pour relier le Panamá de l'autre côté. Enfin, un troisième navire devrait normalement me rapprocher au plus près de la capitale, que je pourrais rejoindre par la voie terrestre. C'est cette dernière partie qui est plus hasardeuse car il va falloir trouver un bateau qui accepte un passager à son bord. Je verrai bien à ce moment là.

Dès que je trouverai un ordinateur, j'en profiterai pour ajouter les nouvelles photos sur le blog. Mine de rien, c'est une étape importante de mon voyage qui va s’achever dans quelques jours. J’y reviendrai dans le prochain article.

A bientôt tout le monde,

Ciao!