En fin de compte, je ne serai resté à La Paz que peu de temps, et seulement pour effectuer des transits d’une ville à l'autre. Pensant me reposer dans la ville, j'arrivais dans une auberge de jeunesse qui avait semble-t-il bonne réputation chez les voyageurs. Pour le repos, autant dire que c'était raté, il s'agissait en fait d'une auberge Irlandaise où des soirées étaient organisées quotidiennement.

Mais ceci n'à que peu d'intérêt. L’événement principal qui concerne cet article est bien évidemment le carnaval, qui a lieu dans de très nombreuses villes dans toute l’Amérique du Sud. Celui d’Oruro m’avait été fortement recommandé et après quelques recherches je découvrais qu'il s'agissait de l'un des plus beaux au monde. Oruro est une ville au sud de La Paz à 4h de là.

Avec un argument pareil, impossible de louper une telle occasion. À La Paz, je me renseignais donc auprès des différentes compagnies de bus du terminal de la ville pour rejoindre Oruro. Ces dernières étaient alors prises d’assaut, afin d'obtenir une place pour le 14 février, jour central du carnaval. Après plusieurs désillusions, tous les bus pour ce jour-ci étant complets, je trouvais enfin une place! Le guichetier, de son air narquois, me signalait que le bus partait à 4h du matin, pensant que je n'accepterai pas. Grosse erreur! Je prends le ticket et par la même occasion, ça aura au moins eu le mérite de lui faire ravaler son petit sourire dédaigneux.

Me revoici donc, à 3h du matin sur le chemin pour le terminal, après une bonne nuit de sommeil... L’arrivée se fait aux alentours de 8h dans une ville bondée. Je pense alors avoir un peu de temps devant moi avant le début du défilé. En me renseignant, j'apprends qu’il a déjà commencé depuis deux heures. En arrivant sur place je constate en effet que la parade à déjà debutée, mais que la majeure partie des gradins est pour le moment vide, les spectateurs préférant arriver plus tard apparemment. C'est en soit une aubaine, je me faufile jusqu'aux barrières devant les gradins, qui sont disposés de chaque côté de la parade et d’où j'ai une superbe vue sur tout le défilé. Au fur et à mesure les places sont prises et je finis par m'installer sur l'une d’elle.

Les différents groupes qui se succèdent tout au long de la parade sont incroyables. Chacun se composent de centaines de personnes déguisées, qui respectent un thème particulier, allant de la religion à l'esclavage et qui font partie de l'histoire du pays. Tous les groupes possèdent également des musiciens accompagnant les danseurs. Les costumes sont bluffants, colorés et magnifiquement ouvragés pour certains.

Les heures passent et je remarque alors que certaines personnes se chargent de remplir les gradins, en vendant des places... Comprenant donc que je n'ai rien à faire là, je finis par m’éclipser discrètement en me replaçant auprès des barrières, debout. Ceci jusqu'au moment où l'un des spectateurs derrière moi, se dirige vers un militaire, pour se plaindre que je l'empêche de faire des photos correctes. Je sors donc des tribunes pour tenter de trouver une place correcte un peu plus loin.

Je fini par en trouver une en dehors des gradins, d'où j'aperçois à peu près ce qui se passe, je reste ici un moment et puis la pluie finit par tomber. Une pluie diluvienne, qui ne semble pourtant pas stopper la fête. Les vendeurs ambulants de parapluies font fortunes, le défilé continue.

Au bout d'un moment n'y tenant plus, je finis pas laisser ma place, le moment est venu de rentrer à La Paz et de préparer la fin de mon voyage en Bolivie, vers le lac Titicaca!