Plus les jours passent et plus je commence à comprendre comment tourne le monde. Lorsque quelqu’un t’interpelle dans la rue au son de "Hola amigo!", ce n’est pas pour devenir ton ami, non. C’est parce que tu as la tête d’un bon vieux touriste qui ne peut pas faire deux mètres sans passer inaperçu et que l’on a quelque chose à te vendre!

Ce constat je l’ai principalement fait dans la ville de Cusco, où cette pratique se transforme véritablement en harcèlement. Que ce soit pour proposer un taxi, un tour au Machu Picchu, un massage, un restaurant, une clé à molette ou un poulet en caoutchouc, tous les vendeurs utiliseront là même méthode, peu importe si cela met vos nerfs à rude épreuve. Je m’étonne tout de même de ne pas avoir vu de touriste se mettre à hurler en pleine rue.

Cusco et le Pérou en général peuvent revenir cher si l’on y prend pas garde. Ici, tout se règle par négociation et il ne faut accepter aucun tarif avant d’avoir tenté de marchander. Au final, je regrette un peu cet aspect, car les vendeurs ont tout de même tendance à faire preuve de malhonnêteté et cela devient vite épuisant de devoir constamment tout négocier pour obtenir un tarif à peu près correct.

Mais passons, cela n’est rien et je l’oublierai bien vite, comparé aux deux sites inoubliables que sont le Machu Picchu et les dessins de Nasca! Commençons par le commencement. Que dire sur le Machu Picchu? Tout d’abord, il faut savoir que le bon déroulement de la visite est un peu aléatoire. Il règne ici une sorte de microclimat, qui varie constamment. D’un soleil resplendissant, le temps peut passer au brouillard ou à la pluie dans la même journée et il n’est jamais possible de prévoir les conditions climatiques du lendemain. J’ai donc une pensée émue pour ceux qui ont payé leur entrée et se sont retrouvé à ne rien voir. Fort heureusement et malgré la saison des pluies qui commençait, je pense avoir eu un peu de chance, le temps ayant été clément. J’ai rencontré durant ce laps de temps plusieurs compatriotes: Agnès et Jonas, à l’étranger depuis plus de 10 mois, Julie, Nantaise de son état, Camille originaire de Vannes ainsi que Daia, Tatiana et Ya Ri, trois Colombiennes en vacances.

Le départ pour le site se fait de la petite ville de Aguas Calientes au pied de la montagne, à 4 heures du matin, ce qui devient publiquement l’heure officielle que je hais le plus. 1700 marches plus tard nous arrivons au sommet pour entrer sur le site tant attendu.

Bon sang mais quelle déception! Tout est en ruine, c’est ni fait ni à faire! Les toits ne sont pas finis, l’électricité n’est pas installée, l’eau courante n’en parlons pas et pour internet ça risque de prendre du temps.

Plus sérieusement le site est tout bonnement somptueux et vaut largement le coup d’oeil, sachant par ailleurs que le site est menacé et ne restera pas accessible indéfiniment. En face du Machu Picchu se trouve le Huayna Picchu, une montagne plus haute d'où l’on peut voir tout le site. Comme j’estimais ne pas avoir assez grimpé c’était pour moi une bonne solution et le panorma en valait la peine. Pour la descente à présent, deux options s’offraient à moi sous la forme d’une intersection. Soit la voie de gauche accompagné d’un panneau "sortie", soit la voie de droite avec une indication "gran caverna". Il faut croire que je n’avais pas assez marché. Ce que le chemin de droite ne vous dis pas, c’est qu'il descend de l’autre côté de la montagne, à la fameuse caverne, pour mieux remonter ensuite. Oui le Machu Picchu est sans pitié et cruel.

Tout notre petit groupe revient fourbu à la ville. Nous passons un peu de temps ensemble avant de prendre des chemins differents. Jonas et Agnès s’apprêtent à rentrer en France, avec la perspective de pouvoir manger de nouveau du vrai fromage (je ferai un compte rendu sur la nourriture à un moment, mais au niveau fromage, la France n’à vraiment pas à rougir), Julie et Camille font route vers le sud, tandis que le petit groupe de Colombiennes retourne bientôt au pays. Pour ma part, je me met en quête d’un bus pour nasca. Les prix sont clairement abusifs et identiques d’une compagnie à l’autre. En avant pour le marchandage. Après quelques négociations j’arrive à obtenir le prix que je souhaitais. Si j’avais su dans quelles conditions je voyagerai, j’aurai proposé moins. Je ne sais pas si c’est le voyage de 16 heures, la proximité des toilettes avec mon siège et l’odeur d’urine qui l’accompagne, la route chaotique, le froid, l’altitude, un effet psychologique lié au fait qu’on nous distribue des sacs à vomi avant le départ, le fait que la pluie s’infiltre dans le bus et me trempe totalement, mais il m’a bien fallu une journée entière pour m’en remettre Et récupérer un peu de force, j’étais dans un état pitoyable.

Bienvenue à Nasca! Petite ville devenue célèbre pour les fameux dessins observables depuis le ciel qui ornent ses alentours. En dehors de ça, je ne peux pas dire que ce soit le plus bel endroit à voir. Alors intéressons nous directement à ce qui vaut la peine. Pour 60-70 dollars, il est possible de survoler les abords de Nasca afin de voir les différents motifs. A noter encore une fois que les prix augmentent chaque année et qu'il faut encore négocier. Par ailleurs les dessins ne sont pas éternels non plus. Le vol à duré une quarantaine de minute, à bord d’un petit avion de huit places, pilote et copilote compris.

En voyant l’avion et en commençant le vol, j’ai immédiatement compris pourquoi on me conseillait de ne pas manger avant. Pour autant cela aurait été dommage de passer à côté de cette expérience. Même si les théories les plus farfelues ont été émises quant à ces dessins et que l’on ne connaît toujours pas ni le pourquoi ni le comment il faut bien reconnaître que c’est assez impressionnant de voir ces derniers apparaître sur le sol, visible depuis si haut.

Je pense avoir vu les sites les plus touristiques du Pérou jusqu'à présent. Je vais maintenant en profiter pour remonter vers Lima de manière plus calme. Je vous dis à la prochaine!

Ciao!