Bon, peut être qu'un mois c'était beaucoup pour rejoindre l'Alaska. En cinq jours je suis arrivé à Whitehorse, la capitale du Yukon, l'un des états au nord du Canada. Il me reste encore 1300 kilomètres pour arriver à Anchorage, mais je pense que j'ai un peu de temps devant moi maintenant.

Par conséquent, je vais en profiter pour dévier un peu du parcours que j'avais prévu en faisant un détour vers Dawson City, où a eu lieu la ruée vers l'or. Je pense aussi passer par Fairbanks en Alaska, la deuxième plus grande ville de l'état.

Je trouve cette partie du voyage vraiment intéressante. Premièrement car le Canada est un pays vraiment magnifique. Il a réussi à préserver ses régions et c'est un réel plaisir de parcourir les routes dans des décors pareils. Ensuite car le fait de laisser de grands espaces sauvages donne l'occasion d'observer les animaux! Également parce que cela permet de rencontrer des personnes sur la route. Enfin parce que cela m'a donné l'occasion de me prouver que j'étais capable de faire du stop, chose que je n'avais jamais tenté auparavant, et de mieux comprendre les galères et les joies que l'on ressent en voyageant de la sorte.

J'ai commencé mon itinéraire à Vancouver. Pour trouver plus facilement des personnes susceptibles de s'arrêter, j'avais décidé de prendre un bus pour m'éloigner le plus possible de la ville en elle même et attendre sur le côté de la route que je voulais emprunter. Après avoir trouvé l'endroit adéquat, je posais alors mes sacs à terre et levais le pouce. Après avoir vu les voitures défiler pendant une vingtaine de minutes, le chauffeur de l'une d'elle me fit alors signe et s'arrêta, je trouvais donc ma première voiture direction Squamish.

A partir de là, je dois dire que tout s'est déroulé de manière presque parfaite et m'a donné l'occasion de faire des rencontrer vraiment originales. Graham, est le premier conducteur dont j'ai fait connaissance. J'ai pu grâce à lui assister à une séance de kiteboarding à laquelle il participait. Peu après c'est un DJ qui s'est arrêté et m'a invité dans une soirée qu'il animait à Whistler, où ont eu lieu les jeux olympiques d'hiver de Vancouver. Puis c'est un motard de retour de vacances qui s'est arrêté et m'a conduit jusqu'à Prince George. Puis un indien, suivi d'un type à la recherche de champignons ou encore de Stony, qui partait vers le nord pour l'ouverture de la chasse et grâce à qui j'ai parcouru plus de 1000 kilomètres en deux jours.

Ce qui est incroyable c'est aussi la générosité des gens, certains n'ont pas hésité à me payer le restaurant, à m'offrir un endroit où dormir, à partager leur nourriture sur la route (j'ai mangé un sandwich à la viande d'élan!), à s'arrêter dans les endroits qui valaient le coup d'oeil. J'ai pu voir des ours noirs en chair et en os! Ils se baladent le long de la route pour manger les baies qui poussent sur les côtés. Ils sont difficiles à prendre en photo car ils se précipitent dans la forêt dès qu'une voiture se rapproche. Je n'ai cependant pas dis mon dernier mot.

Cinq jours plus tard, j'étais donc à Whitehorse, qui habitent une très grande communauté de francophones. N'ayant pas prévu d'être là aussi tôt, je n'avais pas fais de démarches pour trouver quelqu'un chez qui être hébergé. Étant donné qu'il fait un peu froid par ici, j'appréhendais de dormir en tente. J'ai rencontré Maren, une voyageuse originaire d'Allemagne qui a passé 6 mois au Canada et qui se retrouvait dans la même situation que moi. Nous sommes toujours à Whitehorse en ce moment. J'ai finalement trouvé un couchsurfer à partir du 21 août. En attendant nous essayons de poser nos tentes un peu là où cela est possible dans la ville sans trop attirer l'attention.

Je suis vraiment content de cette partie de mon voyage dans cette partie du monde. Je ne peux que recommander d'y venir, découvrir les terres qui ont vu passer les mamouths, la ruée vers l'or, les villages façon Far West, où l'on peut croiser des indiens dans la rue, contempler des paysages uniques, voir les saumons remonter les fleuves ou les ours le long de la route. Bref, même si je galère parfois, même si j'ai froid ou qu'il pleut, que mes vêtements sont sales ou qu'il me faut une douche de toute urgence, peu importe, j'adore et je n'oublierai jamais tout ça.
Rendez-vous en Alaska!

Ciao!